La baie du Petit Cul-de-Sac Marin constitue la zone de confluence sud de la Basse-Terre et de la Grande-Terre. Ce trait d’union est traversé par la Rivière-Salée, bras de mer de cinq kilomètres de longueur entouré par la mangrove. Cette dernière relie le Petit Cul-de-Sac marin au Grand Cul-de-Sac marin. Ce territoire est très urbanisé. Il est marqué par la présence de l’agglomération de Pointe-à-Pitre, de la zone industrielle et économique de Jarry et du Grand port maritime de la Guadeloupe. Au sein de cette unité littorale, s’étendent des zones humides (principalement de la mangrove et des forêts marécageuses) d’une grande importance, subissant d’importantes dégradations liées à ce développement urbain (pollutions, défrichement…). L’extension de la zone industrielle et commerciale de Jarry est un exemple fort de l’urbanisation non contrôlée qu’il peut y avoir en Guadeloupe. Le Conservatoire engage ici, une politique de reconquête particulièrement importante des espaces naturels littoraux du secteur.
« Mon Île disloquée
Exhumant
Dans la douceur moite de ses renoncements
une flèche de canne velours
l’odeur des prunes café dans la fraîcheur des mornes
l’obsédante et lourde exhalaison marine
des mangroves
qui se font
se défont
dans l’immobilité des fanges frissonnantes
explosion silencieuse
qui sema l’aboulie dans mon corps
éloigné
de la source, de la chaleur
de mon premier regard
ouvert
à la romance des voix cassées d’humidité
Schisme silencieux
Défait,
le simple de ma vie
laine fragile effilochée
déjà...
déjà...
cette évulsion »
La juxtaposition de ces deux cartes permet de voir la progression extrême de l’urbanisation sur le secteur. Désormais diffuse sur tout ce territoire, elle s’étale de la côte atlantique à la côte Caraïbes en parcourant l’intérieur des terres le long de la Rivière Salée. Cette expansion urbaine, qui s’est surtout développée au cours des dernières décennies, s’explique évidemment par la forte activité économique que génèrent l’agglomération de Pointe-à-Pitre et la zone industrielle et commerciale de Jarry. Néanmoins, elle montre aussi le travail réalisé par le Conservatoire du littoral et ses partenaires pour protéger les zones naturelles à forte valeur écologique que sont les mangroves ou les forêts marécageuses des deux franges littorales du secteur.