Deuxième plus grande île métropolitaine, Oléron s’étire sur 35 kilomètres depuis la pointe de Gatseau au sud, à la pointe de Chassiron, proue sur l’océan au nord. Intimement liée au continent, l’île d’Oléron partage avec lui à l’est le bassin ostréicole de Marenne-Oléron et de nombreuses similitudes paysagères. Sur la pointe de Gatseau, le massif dunaire de la forêt domaniale de Saint-Trojan, séparé de celui de la presqu‘île d’Arvert par le Pertuis de Maumusson s’inscrit dans sa continuité. Les marais d’Oléron forment le pendant insulaire de ceux de la Seudre et de Brouage. Ils en sont séparés par les eaux calmes du pertuis charentais à marée haute et le coureau d’Oléron à marée basse. L’île relativement plate offre peu de rapports visuels entre l’intérieur des terres, étroite imbrication de champs cultivés, de marais, de forêts, de villages… et la mer et les larges estrans rocheux et vaseux. Une côte « sauvage » face à l’océan s’oppose à une autre, paisible, animée par l’ostréiculture et offrant des vues sur la côte continentale, l’île de Ré et l’île d’Aix. La perception du paysage de l’île est influencée par sa vocation touristique dont l’imagerie expose amplement ses villages pittoresques, des vues aériennes montrant les graphismes saisissants de ses marais et estrans et l’emblématique phare de Chassiron. Il faut parcourir l’île d’Oléron pour découvrir des paysages mouvants aux ambiances riches et variées, fragilisés par une forte pression touristique et le déclin de son agriculture.
« La Grande Côte » ou « La Côte Sauvage » est toute cette partie de l’île qui regarde le large, les infinis de l’océan ; partie sans cesse battue par les vents d’ouest. Ses plages s’étendent sans aucune courbure, droites, infinies, et les brisants de la mer, arrêtés par rien, aussi majestueux qu’à la côte saharienne, y déroulent, sur des lieux de longueur, avec de grands bruits, leurs tristes volutes blanches. Région âpre, avec des espaces déserts, région de sables, où de tout petits arbres nains s’aplatissent à l’abri des dunes. Une flore spéciale, étrange et, tout l’été, une profusion d’oeillets roses qui embaument. Deux ou trois villages seulement, séparés par des solitudes ; villages aux maisonnettes basses, aussi blanches de chaux que des kasbah d’Algérie et entourées de certaines espèces de fleurs qui peuvent résister au vent marin. Des pêcheurs bruns y habitent : race vaillante et honnête, restée très primitive à l’époque dont je parle, car jamais baigneurs n’étaient venus dans ces parages ».
Entre la Brée-les-bains au nord (à droite sur la carte) et le Château d’Oléron (à gauche sur la carte), l’urbanisation des résidences secondaires gagne de plus sur le massif dunaire et les terres agricoles autour des villages comme celui de Saint-Pierre-d’Oléron. Le Conservatoire du littoral protège les marais d’Oléron.
• Une île de 17000 ha relativement plate présentant une grande variété d’ambiances et de paysages.
• Deux façades opposant la côte face au continent à celle face à l’océan.
• Au nord-ouest de larges platières ou estran rocheux.
• Au sud-ouest, un massif dunaire dans la continuité de celui de la presqu’île d’Arvert.
• A l’est, un estran vaseux composant le bassin ostréicole de Marennes-Oléron, traversé par le coureau d’Oléron enjambé par le pont d’Oléron.
• Une forte pression touristique et un développement de l’urbanisation (65 % de résidences secondaires, installations touristiques anarchiques dans certains secteurs)
• Un déclin de l’activité agricole
• Une forte érosion marine entraînant la régression progressive des massifs dunaires de la côte ouest.
• L’ensemble de l’île est classée au titre de la loi de 1930