Au nord-ouest de la Corse, la Balagne littorale présente une forte identité paysagère. Dans cette région isolée du reste de l’île par la barrière du massif du Cintu, une succession de petites plaines fertiles s’ouvre entre piémonts et rivage depuis Losari jusqu’à la presqu’île de la Revellata , avec en toile de fond le décor imposant des montagnes. Dans les creux de la côte de granite, des plages de sable fin meublent le fond d’anses minuscules ou de larges baies évasées. La Balagne était autrefois couverte de vergers et de champs. Mais comme ailleurs en Corse, l’agriculture a régressé tout au long du XXe siècle et c’est aujourd’hui l’économie touristique qui remodèle les paysages. La région connaît depuis quelques décennies une forte croissance démographique ; l’urbanisation s’y développe rapidement autour des deux villes portuaires : l’Île-Rousse, fondée au XVIIIe siècle par Pascal Paoli, et Calvi la Génoise. Sur ce bord de mer où poussent marinas et lotissements, des sites naturels ont été miraculeusement préservés.
« Il y avait eu le centre sombre, le vide venté du Cap, les terres sauvages des Agriates, et à présent la Corse était un jardin – un jardin entre mer et montagnes : la Balagne. J'ai traversé des villages – maisons rose pâle, ocre délavé, jaune moutarde : Belgodère, Occhiatana, Speloncato, Muro, Avapessa, Casteri, Sant'Antonino. »
Au cours des dernières décennies, l’urbanisation s’est fortement développée en Balagne sur la frange littorale, où des marinas ont investi le front de mer, et dans les zones d’attraction des villes de l’Île-Rousse et Calvi. Autour des noyaux urbains, les dynamiques de périurbanisation s'étendent en banalisant progressivement les paysages. La préservation des fenêtres restées naturelles et des zones d’intérêt écologique, ainsi que le maintien d’une agriculture littorale, constituent deux enjeux d’aménagement du territoire. Si le Conservatoire du littoral a soustrait quelques sites à la pression urbaine et touristique, ces protections sont à conforter ou à élargir pour assurer un développement équilibré de la micro-région.
• Sur la façade nord-ouest de l’île, entre la baie de l’Ostriconi, au nord, et le promontoire de la Revellata au sud, une région qui appartient géologiquement à la Corse cristalline
• Un espace littoral isolé du centre de l'île par une série de reliefs qui s'élèvent rapidement, pour culminer autour de 2000 mètres autour des cirques de Calenzana et de Bonifatu dans le massif du Cintu
• D’étroites plaines alluviales dont le paysage a été façonné par l’agriculture, qui s’élargissent dans le Reginu et surtout à l’arrière de la baie de Calvi
• Deux agglomérations urbaines, l’Île-Rousse et Calvi, développées autour de leur port et de leur cité historique, desservies par un aéroport implanté dans la plaine de Calvi
• Un bord de mer largement bâti, avec des implantations résidentielles et balnéaires construites pour l’essentiel depuis les années 1970
• Des paysages ruraux singuliers, des perspectives remarquables avec la toile de fond des montagnes et les villages accrochés en balcon sur la première ligne de reliefs
• Un patrimoine historique et architectural exceptionnel dans les villes et dans les villages
• Des fenêtres naturelles et un grand site sauvage, la presqu’île de la Revellata, préservés par le Conservatoire
• Un site classé (citadelle de Calvi) et trois secteurs littoraux (marine d’Algajola, pinède de Calvi et presqu’île de la Revellata) inscrits au titre de la loi de 1930 ; deux périmètres Natura 2000 (dans la vallée du Reginu et en mer au large de la Revellata)