Enserrée dans son arc de collines, Marseille décline ses paysages urbains multiples, emplis de littérature et d’imaginaire de voyage, de lointains et d’autres mondes, entre l’Estaque, la Joliette, les Docks ou le Vieux Port, entre le Panier, les quartiers Nord, les jardins et châteaux de la Corniche, entre l’architecture pompière de Notre-Dame-de-la-Garde et celle résolument contemporaine du MUCEM de Rudy Ricciotti…
En mer, leur faisant face, les formes abruptes des calcaires blancs éclatants des îles du Frioul et du château d’If, prolongées de celles de l’archipel de Riou, éblouissent sous la lumière crue. Puis, vers l’est, surgissent les paysages vertigineux des paysages des calanques aux noms magiques et chantants : Morgiou, Sorgiou, Port-Miou... C’est 16 km plus à l’est, à Cassis, qu’ils s’achèvent en butant sur la falaise du cap Canaille, haute de plus 300 m. Entre cet escarpement, où se mêlent calcaires blancs et grès rouges, et l’anse de la Ciotat, les falaises de Soubeyrannes exposent leur front vertical et rectiligne à la mer.
« Par-delà le petit golfe rocheux de Cassis à Carpiagne, la montagne, farouche à cette heure de deuil ; je ne sais, dans cet encens de funérailles, où finit la terre, où le ciel commence, où la mer.
Sont-ce les îles de la rade que je distingue, Maïre, Jaïre, Riou, en forme de canots pierreux ? Est-ce la lampe Planier, cette étincelle dure dans l’incendie ?
Tout était grandeur, désert, sang du ciel et silence. »
Entre 1965 et 1985, la métropole marseillaise a presque atteint son extension actuelle. Le développement urbain, limité en partie par l’escarpement des reliefs à l’est, a continué cependant à investir au nord-est la vallée de l’Huveaume vers Aubagne et de nombreux petits vallons en limite du parc national des Calanques. Pendant cette période, le Conservatoire du littoral a acquis des espaces naturels dans les îles du Frioul et l’archipel de Riou, dans les calanques et le massif calcaire attenant.
• Au sud-est de l’aire urbaine de Marseille et de ses paysages urbains et portuaires typiques, une côte de calcaires blancs escarpée et déchiquetée, prolongée d’îles et îlots abrupts et sauvages
• Du cap Croisette à Cassis, une série de grandes calanques orientées nord-ouest sud-est, entaillant profondément un massif calcaire majoritairement affleurant ou couvert de garrigue, culminant à 565 m (Mont Puget)
• De hautes falaises et des points de vue remarquables sur la Méditerranée
• La grotte Cosquer, à l’ouest du cap Morgiou : une grotte immergée, ornée de peintures et de gravures datées entre - 27 000 et 19 000 ans, patrimoine culturel et historique unique en France et dans le monde
• Une pression touristique intense dans les calanques et sur des îles provoquant érosion des sols, piétinements, pollution des eaux, conflits d’usage, etc.
• Un massif arrière-littoral déboisé au couvert végétal dégradé, soumis aux risques d’incendie
• Une pression urbaine importante à la périphérie des sites naturels (urbanisation diffuse, carrières, friches, stationnements, etc.)
• 9 espaces naturels protégés par le Conservatoire du littoral dans les îles, les calanques et leur massif, le cap Canaille, etc.
• De nombreux sites classés ou inscrits au titre de la loi de 1930 à Marseille (Vieux Port, corniche Sud) et dans le secteur des calanques
• Un parc national créé en 2012 (Parc national des Calanques, seul parc national périurbain de France).