Reliée au continent par un double tombolo, la presqu’île de Giens sépare le golfe de Giens à l’ouest de la rade d’Hyères à l‘est. C’est en atteignant les terres inondables de la plaine du Pradet, puis en butant sur le Cap de Carqueiranne et les reliefs de la Colle Noire, que la conurbation toulonnaise finit par s’interrompre. C’est dès lors sur un fond de collines boisées en balcon sur la mer que la côte se déploie jusqu’à la presqu’île, en un long linéaire orienté plein sud.
Si les pentes les plus fortes ont été épargnées et quelques beaux espaces agricoles et boisés sauvegardés, notamment à l’arrière de la Colle Noire, l’urbanisation a tout de même investi la première bande côtière. À partir des marais salants délimités par deux tombolos reliant la presqu’île au continent, le paysage minéral, sec et montagneux s’emplit presque sans transition d’ambiances herbeuses et mouillées propres aux lagunes. Des milliers d’oiseaux y évoluent dans une nature recomposée par l’exploitation du sel. Puis à l’est de la péninsule, la grande rade d’Hyères s’adosse en piémont des Maures à de beaux et vastes paysages agricoles et viticoles. Côté mer, elle s’ouvre sur les îles de Porquerolles, Port-Cros et du Levant, et laisse alors s’épanouir la beauté des criques de sable blanc, de fonds marins d’exception et des eaux turquoise de la Méditerranée azuréenne.
« Elles s’avancent en ligne de bataille : Porquerolles, Port-Cros (qui détache, en face le rocher nu de Bagaud), et l’île du Levant, qui regarde la Côte d’Azur et la haute mer. […] Les Grecs les nommaient Stichades, du nom d’une lavande sauvage. […] Porquerolles : promenades au phare, grand langoustier, heures de lecture dans le cimetière où reposent des soldats de toutes nos expéditions, depuis celle d’Alger jusqu’à celle des Dardanelles, en passant par la Crimée, le Dahomey, Madagascar, Tonkin. Nuits étoilées, tremblantes du bruit des cigales, sur la plage de la Courtade, pêche à la girelle dans la calanque de la galère, que d’heures enfuies, que de déjeuners au soleil, que de sommeils aux plus beaux clairs de lune de ma vie. »
Entre 1965 et 1975, l’urbanisation s’est étalée autour des bourgs existants, le long de la côte continentale, à l’est et au sud de la presqu’île de Giens. Mais subsistent encore à cette période de grandes coupures d’urbanisation (carte du haut). Aujourd’hui, si l’on excepte les espaces acquis ou protégés par le Conservatoire du littoral, l’urbanisation s’est répandue partout à l’arrière du littoral, entre le cap de Carqueiranne et Hyères, ne laissant que des espaces agricoles et naturels très résiduels.
• Des paysages entre Provence calcaire à l’ouest et Provence cristalline à l’est
• Une presqu’île reliée au continent par un double tombolo quasi unique au monde
• Des milieux insulaires et d’anciens marais salants remarquables pour leurs qualités paysagères et écologiques
• Des surfaces agricoles et naturelles encore importantes à l’arrière de la Colle Noire à l’ouest, entre Hyères et le cap Bénat à l’est
• Un riche patrimoine bâti militaire et de bastides
• Une forte pression foncière sur les espaces agricoles périurbains, liée notamment à des projets d’extension de l’agglomération toulonnaise et de l’aéroport d’Hyères
• Un littoral sensible aux phénomènes d’érosion et de submersion marine
• Une forte fréquentation des espaces naturels forestiers, des plages et des îles
• 16 espaces naturels protégés par le Conservatoire du littoral, 5 sites littoraux classés au titre de la loi de 1930, une opération Grand Site en cours sur la presqu’île de Giens, un parc naturel national (Port-Cros)