Paysages

KOUROU-MACOURIA - GUYANE

Sur le continent sud-amérindien, au nord-est de la Guyane française, au nord-ouest de la capitale de Cayenne, s’étend l’unité littorale composée par les îles du Salut au large de l’Atlantique et par les paysages entre les villes de Kourou et de Macouria. Ces paysages se composent dans l’arrière-pays de forêts et de monts, de savanes sauvages ou agraires à l’approche de Macouria. Les paysages de la bande littorale sont eux typiques de l’ensemble de la Guyane, avec une forte emprise des mangroves, fluviales (fleuve Kourou et Macouria, éponymes des deux villes) et littorales, qui font alterner [...] Lire plus

Sur le continent sud-amérindien, au nord-est de la Guyane française, au nord-ouest de la capitale de Cayenne, s’étend l’unité littorale composée par les îles du Salut au large de l’Atlantique et par les paysages entre les villes de Kourou et de Macouria. Ces paysages se composent dans l’arrière-pays de forêts et de monts, de savanes sauvages ou agraires à l’approche de Macouria. Les paysages de la bande littorale sont eux typiques de l’ensemble de la Guyane, avec une forte emprise des mangroves, fluviales (fleuve Kourou et Macouria, éponymes des deux villes) et littorales, qui font alterner fermeture arborée, et ouverture sur les pointes rocheuses et plages de sable, et sur la vision des trois îles au large de Kourou. Cette unité littorale est marquée par le sombre passé de l’époque du bagne, dont les vestiges marquent encore fortement les silhouettes des îles du Salut. De façon plus contemporaine, elle se voit également marquée, depuis 1968, par l’implantation du Centre Spatial Guyanais (CSG). L’échelle démesurée de ce territoire dédié au lancement des fusées (sa surface est égale à celle de La Martinique) marque le paysage de Kourou, depuis son abord par la mer depuis l’archipel des îles du Salut, jusque sur les hauteurs de ses monts et sur les routes (déportées dans ses forêts), voire jusqu’à son paysage aérien, quand s’élancent les fusées.

Regards d'artistes

Port des îles du Salut, sur la côte de Kourou en Guyane française.
« Au diable ! Ce n’est pas de cet îlet que vient l’expression. Si chaque fois que l’on envoie un concitoyen au diable, le maudit devait débarquer ici, l’humanité serait trop sévère. Les condamnés appellent le Diable : le Rocher noir. On croirait n’avoir qu’à enjamber pour passer. C’est une toute autre affaire. Naguère, un câble aérien réunissait les deux îles. Ainsi, chaque matin, dans petit wagonnet, partait le ravitaillement. On ne va pas quand cela vous chante chez les déportés. Un goulet sépare les deux terres. Le courant est impératif. Aucun bateau ne s’y aventure. La mer ici semble un [...] Lire plus

« Au diable ! Ce n’est pas de cet îlet que vient l’expression. Si chaque fois que l’on envoie un concitoyen au diable, le maudit devait débarquer ici, l’humanité serait trop sévère. Les condamnés appellent le Diable : le Rocher noir. On croirait n’avoir qu’à enjamber pour passer. C’est une toute autre affaire. Naguère, un câble aérien réunissait les deux îles. Ainsi, chaque matin, dans petit wagonnet, partait le ravitaillement. On ne va pas quand cela vous chante chez les déportés. Un goulet sépare les deux terres. Le courant est impératif. Aucun bateau ne s’y aventure. La mer ici semble un mur hérissé de tessons de bouteilles. Au pied de l’abattoir le canot, nous attendait. Les requins connaissent les jours de tuerie. Ils accourent dans l’anse dont l’eau rougit. On les voit à la surface se réjouir du sang des bœufs. Le forçat boucher accroche un paquet d’intestins à un harpon. Il va nous sortir un squale. Le monstre mord à la minute. Le forçat ferre trop tôt. La bête retombe à l’eau, gueule déchirée. Nous embarquons. Pour franchir à pied la distance de Royale au Diable, trois minutes suffiraient. Nous voici en route depuis un quart d’heure. Six rameurs. Nous n’avons presque pas décollé de Royale. »

« Au bagne », Albert Londres (texte de 1923 dans « le Petit Parisien »), mars 2008, Arlea poche.

Carte des paysages

  • Picto Pano paysage

    - 2 zones urbaines au nord et au sud de l’unité littorale, avec au large les 3 îles de l’archipel du Salut.

    - Mosaïques de milieux, bourrelet de mangroves fluviales et littorales, forêts, plaines côtières, savanes, marais d’eaux douces.

    - Les îles du Salut, site protégé par le Conservatoire du littoral, en partenariat avec leur propriétaire, le CNES (Centre National d’Etudes spatiales), abritent à la fois une flore et une faune riches, mais également le patrimoine historique du bagne.

  • Picto Pano menace

    - A Macouria, agriculture, élevage, maraichage…provoquent un risque de mitage.

    - Les pressions urbaines s’intensifient à l’approche de la ville de Cayenne.

  • Picto Pano protection

    - Les rivages de cette unité ne bénéficient d’aucune protection, hormis un classement en zone naturelle dans les PLU.

    - Le Conservatoire vise à protéger une partie des mangroves littorales et fluviales de cette unité littorale.

Découvrez les unités littorales voisines :

Séquences paysages

  • Les Îles du Salut, de la mémoire du bagne à la quiétude retrouvée.
    Les Îles du Salut, de la mémoire du bagne à la quiétude retrouvée.
    Les sites du Conservatoire du littoral :
  • Au nord de Kourou, un paysage cerné par les mangroves littorale et fluviale.
    Au nord de Kourou, un paysage cerné par les mangroves littorale et fluviale.
  • Le Centre Spatial, un paysage monumental, visible de la frange littorale jusqu’aux hauteurs topographiques et aériennes.
    Le Centre Spatial, un paysage monumental, visible de la frange littorale jusqu’aux hauteurs topographiques et aériennes.
    Les sites du Conservatoire du littoral :
  • De la savane à la montagne, entre nature et agriculture, jusqu’à la pression urbaine cayennaise à Macouria.
    De la savane à la montagne, entre nature et agriculture, jusqu’à la pression urbaine cayennaise à Macouria.
    Les sites du Conservatoire du littoral :

En savoir plus

Jean-Claude Michelot, La Guillotine Sèche, Histoire Du bagne de Cayenne, Fayard, 1989