FALAISES DE BONIFACIO

Carte d'identité du site

Commune(s) BONIFACIO (2A)

Surface protégée : 214.76 hectares

Unité littorale : EXTREME SUD

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Unité littorale

Le site comprend les falaises calcaires encadrant la Haute-ville et le goulet de Bonifacio. Le domaine du Conservatoire se prolonge à l’Ouest avec le site de Testa Ventilègne (Bonifacio, Figari) et bien au-delà (jusqu’à Propriano) le long d’un littoral bénéficiant de nombreuses protections.

C’est vers l’Est, du Campu Romanillu jusqu’à Pertusatu que les falaises sont les plus élevées. Le milieu sec, très venté abrite une végétation basse et souvent épineuse. Détaché de la falaise U Diu Grossu (en Bonifacien « le gros doigt »= le pouce) est un îlot aussi dénommé « Grain de sable ». Le sémaphore et le phare de Pertusatu veillent sur la sécurité de la navigation maritime dans ce détroit parsemé d’écueils et de hauts fonds.

Vers l’Ouest, le chemin de la Strada vecia file entre de hauts murs sous un couvert de gros maquis. Les barracun de pierre sèche marquent ce paysage d’anciens jardins. A la base des falaises s’ouvrent des grottes marines, dont la plus fameuse, U Sdragunatu, baigne dans des eaux d’un bleu irréel. L’entrée de la crique du Faziò est dissimulée par deux îlots. Au fond de l’anse profonde de Paragan, le calcaire cède la place au granite.

Sur les falaises, la flore calcicole est adaptée à la sécheresse, aux fortes chaleurs et aux vents violents : l’astragale de Marseille en coussinets épineux, l’astérolide maritime étalée sur le sol pierreux et des bosquets brossés par le vent où se mêlent le genévrier de Phénicie, le lentisque, l’armoise arborescente et la salsepareille. On observe aussi le rare silène velouté et de nombreuses orchidées au printemps. Les oiseaux marins qui nichent en nombre sur les îlots de la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio, filent au ras de l’eau (cormorans huppés, puffins cendrés) ou s’élèvent jusqu’en haut de la falaise (goélands leucophée). On note aussi des oiseaux rupestres comme le martinet pâle ou le merle (ou monticole) bleu. Dans cet espace aride, la tortue d’Hermann est abondante.

Au nord-ouest du goulet jusqu’à Paragan, le maquis haut est dominé par les genévriers de Phénicie, les oleastres et les chênes verts. Les secteurs ouverts les plus proches de la mer sont colonisés par une plante envahissante originaire d’Afrique, la griffe de sorcière. Des papillons forestiers comme le sylvain azuré patrouillent avec régularité leur « espace aérien », tandis que sur les murets vit le très discret algyroïde, tout petit lézard endémique de Corse-Sardaigne. Les îlots du Faziò abritent plusieurs plantes rares et le phyllodactyle d’Europe, petit gecko endémique des îles de la Méditerranée occidentale.

Dans tout l’extrême sud de la Corse (communes de Porto Vecchio, Bonifacio, Figari, Pianottoli-Caldarello, Monaccia d’Aullène), les protections terrestres du Conservatoire (4000 ha) sont complémentaires de la préservation assurée en mer et sur les îlots par la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio (80 000 ha). Ce vaste ensemble préservé s’inscrit dans le cadre transfrontalier du GECT-Parc Marin International dont fait aussi partie le Parc national de l’Archipel de la Maddalena en Sardaigne.

C’est l’Office de l’Environnement de la Corse (par délégation de la Collectivité de Corse) qui gère le domaine du Conservatoire du littoral, conjointement avec la réserve naturelle, assurant ainsi une gestion intégrée terre-mer.

Ces espaces sont vivants et fragiles, merci de respecter la réglementation et d’adopter un comportement respectueux des paysages, de la flore, de la faune et de la tranquillité des lieux. Ne laissez aucune trace de votre passage.

Toutes les côtes au droit du site des Falaises de Bonifacio sont situées en zone de non-prélèvement de la Réserve naturelle, ce qui signifie que toute pêche, collecte ou cueillette y sont strictement interdits.

Le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets, la circulation des véhicules à moteur ainsi que le débarquement sur les îlots sont interdits.

L’histoire des lieux est intimement liée à celle de la ville. Ces espaces du piale aujourd’hui « naturels » étaient d’anciens jardins où lieux de cultures. La dalle naturelle de calcaire en est polie par les passages des pialinchi, paysans bonifaciens qui quittaient la ville à dos d’âne toute la journée afin d’exploiter de petites parcelles de terre disséminées dans la campagne. (Alain Di Meglio, Les Bouches de Bonifacio, Actes Sud, 2004).

Écoutons J. Lemeunier (1951) dans son Bonifacio de l’époque néolithique à nos jours en parler avec passion : « […] C’est avec la pierre qu’inlassablement il (le Bonifacien) a tirée de son champ qu’il a élevé non seulement les murs qui fixent les limites de chaque propriété, mais c’est encore avec elle qu’il a construit les baracun, ces rustiques cabanes plus sûres que confortables, où il peut s’abriter en cas de mauvais temps ; c’est encore de cette pierre qu’il a fait usage, lorsque soucieux de protéger ses arbres fruitiers, ses légumes et même ses oliviers, contre le vent dévastateur, il a dressé les tramizi qui atteignent, par endroits, une hauteur imposante ». Il loue là une véritable civilisation rurale qui organise l’espace limité du Piali en petites parcelles distribuées par un gigantesque maillage de chemins. La pierre sèche calcaire est toujours utile et finit par décorer : elle borne, protège, abrite, aménage et construit. L’œuvre est là, sous les yeux du promeneur, souvent cachée par un maquis arrogant qui a repris ses droits au mépris de siècles d’un opiniâtre labeur exalté par l’amour de la terre. (A. Di Meglio, lc)

Pour en savoir plus sur l’histoire récente de Bonifacio :

http://canonici.skyrock.com/

Les sentiers

Sentier Campu Romanillu

Depuis le col Saint Roch, situé entre la marine de Bonifacio et la Haute-ville, une promenade facile mène sur le Campu Romanillu. Du haut des falaises, vue sur les Bouches de Bonifacio, la Sardaigne et la ville haute. 45’ à 1h30 (attention, ne pas franchir les murets et dispositifs de protection, falaises dangereuses).

Sentier Strada Veccia

A partir de la marine (le port) se diriger vers le camping de l’Araguina, après la station essence emprunter à gauche la voie pavée bordée par un haut mur. Boucle de 3h.

Gestion du site

Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio/Office de l’Environnement de la Corse

Office de l’Environnement de la Corse

Renseignements touristiques

Office de Tourisme de Bonifacio

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