ETANG DE COUSSEAU

Carte d'identité du site

L'Etang de Cousseau s'inscrit dans le chapelet d'étangs littoraux compris entre les estuaires de la Gironde et de l’Adour. Il y a environ 3000 ans, le sable accumulé en haut de plage a été rejeté par le vent vers l'intérieur des terres formant des dunes qui ont empêché les rivières drainant les Landes de Gascogne de rejeter leurs eaux en mer. Il s'est alors formé de nombreux plans d'eau parallèles au rivage et séparés de l'Océan par un cordon dunaire.

Le triptyque forêt, dunes et marais est mis à l’honneur ainsi que les paysages relictuels des milieux naturels des Landes de Gascogne d’avant l’assèchement des marais et de la plantation des Pins maritimes.

Un belvédère et deux tours offrent de belles perspectives sur l'étang et ses deux rives : l'une, occidentale, correspond à un paysage fermé avec un abrupt dunaire boisé. L'autre, orientale, s'ouvre, horizontale sur le marais.

Les différents milieux et leur flore

Sur les dunes boisées sèches, le Pin maritime domine dans les peuplements forestiers à l'exclusion des secteurs de fortes pentes où des feuillus parmi lesquels les Chênes verts et pédonculés, les Arbousiers et les grands Houx prennent le dessus.

Entre les dunes, des dépressions renferment de petites zones humides qui prennent ici le nom de « barins ». Selon leur stade d'assèchement, une végétation caractéristique s'y développe. Les Saules roux sont peu à peu remplacés par des Bouleaux pubescents alors que la végétation du sous-bois se compose de Carex, d'Osmonde royale, ou de Phragmites jusqu'au développement de la Molinie.

L'étang d'environ 50 hectares est entouré de Phragmites, de Massettes et d'Iris dans les anses abritées. Il y a également de belles étendues de Nénuphars blancs et jaunes auxquels sont mêlés des Potamots.

Le marais de Talaris de 500 hectares associe Cladium, Myrte des marais, Saule cendré, Molinie, Rossolis à feuille intermédiaire...

La faune

Le site de l'Etang de Cousseau, espace protégé, sert de refuge à certaines espèces qui tendent à se raréfier ailleurs en même temps que disparaissent leurs biotopes. On peut rencontrer la Cistude d'Europe, la Coronelle girondine, couleuvre des endroits secs ou la Couleuvre vipérine adepte de la nage qui partage l'étang avec les Perches et les Brochets. Elle aussi nageuse, la Loutre chasse la nuit comme la Genette qui fréquente la dune boisée.

L'étang de Cousseau est situé sur un couloir de migration, passage privilégié des oiseaux migrateurs. On peut y observer de ce fait une grande diversité d'espèces. Chez les rapaces, le Circaète Jean-le-blanc, chasseur de serpents, côtoie la Bondrée apivore friande de larves de guêpes. La Rousserolle effarvatte, le Troglodyte mignon et le Râle d'eau notamment peuplent le marais. La Grue cendrée est une habituée du site où elle vient hiverner par milliers. Le site de Cousseau est un lieu d’hivernage important pour cette espèce au niveau national avec près de 8000 grues comptabilisées lors du dernier recensement.

Depuis son classement en Réserve Naturelle en 1976, le site fait l'objet de nombreuses recherches scientifiques. Le gestionnaire, la SEPANSO (Société pour l'Etude, la Protection et l'Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest) a remis le marais en pâture pour préserver la richesse de la flore menacée par le développement du Cladium et du Saule. Une race rustique régionale, la Vache marine, pâture librement sur le site. Les travaux de réouverture des marais sont réalisés pour retrouver une alimentation suffisante en eau et une variation saisonnière normale des niveaux. Sur les terrains environnant la réserve, l'Office National des Forêts concilie exploitation du bois, préservation du paysage forestier et richesse biologique en privilégiant une diversité des essences. Des aménagements pour l'accueil du public ont été créés. Celui-ci est accueilli par des guides naturalistes en été ou lors de balades à thème durant toute l’année.

www.sepanso.org


Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, le secteur était constitué de landes rases, inondées en hiver où les bergers laissaient paître librement leurs troupeaux de moutons et empêchaient le développement d'arbustes par l'écobuage. Début XIXe, l'Etat entreprend des travaux et fait semer des graines de Pins maritimes. C'est la naissance de la forêt de pins des Landes de Gascogne. La pinède fût alors exploitée pour le bois bien sûr, mais aussi pour la gemme, c'est à dire la résine. Il existe encore dans la réserve une minuscule cabane de gemmeur. Le marais de Talaris était une prairie permanente humide pâturée en été par des vaches. Dans les années 1970, la pratique du ski nautique sur l'étang a perturbé considérablement la quiétude du site. Le classement en Réserve Naturelle Nationale et les travaux entrepris par le gestionnaire ont permis à la faune de reprendre possession des lieux.

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