LANDES DE LESSAY

Carte d'identité du site

Commune(s) LESSAY (50), LONGUES-SUR-MER (14)

Surface protégée : 114.92 hectares

Unité littorale : COTE DES HAVRES

Ouvert au public Ouvert au public

Tous les sites de ce département

Tous les sites du littoral

Voir les sites proches

Unité littorale

La lande du Camp présente un paysage ouvert avec une grande hétérogénéité de milieux suivant la topographie et le niveau d’humidité du sol.

Les différentes formations végétales se composent donc d’un cortège de landes humides, caractérisé par la bruyère à quatre angles, de landes sèches par la bruyère et l’ajonc. Aussi de boisements de feuillus (bouleau, saule…) et de résineux (pin maritime et pin sylvestre), de prairies pâturées et de manière plus réduite, mais apportant une réelle plus-value écologique au site, de tourbière.

La tourbière naît du fait d’une accumulation et une stagnation d’eau. Le sol est saturé en permanence et les bactéries et les champignons, responsables de la décomposition et du recyclage de la matière organique, sont privés d’oxygène. En conséquence, la litière végétale ne se minéralise que partiellement et très lentement. Elle s’accumule donc peu à peu, formant ainsi un dépôt de matière organique mal ou non décomposée que l’on appelle la tourbe.

La faune

La région de Lessay compte l’une des plus grosses colonies d’Azurés des mouillères de Basse-Normandie. Il s’agit d’une espèce de papillon protégée au niveau national, découverte en 1991 dans les landes. L’intérieur de ces ailes est bleuté pour les mâles et marronné pour les femelles, et le dessous grisé. Il est visible l’été jusqu’à la mi-août. Ce papillon a un mode de reproduction très particulier. Il ne pond ses œufs que sur une seule plante : la gentiane pneumonanthe, une fleur violette. Puis, ces larves tombent au sol et doivent être recueillies par des fourmis rouges du genre « myrmica » qui va les nourrir pendant plusieurs mois, croyant qu’il s’agit d’une de ses propres larves. Il devient ensuite une chenille (ou larve), qui va après un certain temps, se transformer en chrysalide, avant de passer à l’âge adulte, sous sa forme de papillon et pour quelques jours seulement.

Les landes de Lessay présente aussi un intérêt pour les chiroptères, avec notamment la présence de deux espèces arboricoles d’intérêt patrimoniales, la Barbastelle et la Pipistrelle de Nathusius. La conservation d’arbres-gîtes dans les boisements périphériques permettant à ces espèces de subsister.

La flore

Suivant les saisons, la végétation landicole donne une âme à la lande. En effet, la saison rythme les couleurs et l’aspect de la lande. En hiver, la lande prend une teinte dorée du fait de la molinie bleue séchée sur pied. Lors du retour des beaux jours, l’ajonc fleurit conférant une teinte jaune lumineuse à la lande. En s’approchant des bosquets d’ajoncs d’Europe, on peut sentir une odeur de noix de coco qui émane de ces fleurs. En été, la végétation s’épanouit et le vert domine grâce à la molinie. Cependant, la lande est ponctuée par les taches pourpres des bruyères qui fleurissent jusqu’à début octobre pour les plus tardives.

Les landes de Lessay, des part ses particularités écologiques, héberge des espèces protégées du fait de leur rareté. C’est le cas du Scirpe flottant, du Rhynchospore fauve, du Rossolis à feuilles rondes, Rossolis intermédiaire, de l’Andromède à feuilles de polion, inféodée aux tourbières acides à sphaignes et de la gentiane pneumonanthe qui affectionne les prairies et les landes humides.

La lande de Lessay fait partie des sites d’intervention du Conservatoire du littoral. Les terrains acquis sont remis en gestion au Syndicat mixte des espaces littoraux de la Manche (SyMEL). Un garde du littoral est affecté à ce site. Il a en charge le gardiennage, l'entretien et le suivi scientifique, ainsi que les relations avec les usagers locaux.

Ainsi, ce site dispose de mesure de préservation depuis 2001, date à laquelle a été rédigé le 1er plan de gestion. Il s’agit d’un document cadre, un guide, donnant les orientations d’aménagements et de gestion pour protéger ce site naturel.

Afin d’améliorer la diversité faunistique et floristique du site, le milieu doit être maintenu ouvert en limitant l’embroussaillement, tout en permettant son ouverture au public et le maintien des usages en place sur le site (chasse). L’introduction d’un pâturage extensif ovin a ainsi était mis en place.

Le site des landes de Lessay est également inclus dans l’enveloppe de la zone écologique d’intérêt européen au titre de Natura 2000 s’intitulant « Havre de Saint-Germain-sur-Ay et Landes de Lessay », porté par le CPIE du Cotentin.

La lande de Lessay est aussi appelée la lande du Camp, du fait de sa situation sur un ancien camp d’aviation. Cette appartenance à l’Etat, et plus exactement à la Marine Nationale, a contribué à la préservation de la lande.

Jusqu’au début du Moyen-âge, ces territoires étaient recouverts de forêts de chênes ou de bouleaux. Le déboisement de ces contrées fut initié par les moines de l’abbaye de Lessay au XIe siècle, pour y implanter l’activité agricole. L’exploitation du bois, pour les salines, est également une cause de la déforestation puisque la région de Lessay, très proche du littoral, a vu l’activité des salines s’y développer. Or, une grande partie des cultures a dû être abandonnée pour cause d’un terrain trop maigre qui nécessitait de lourds amendements. Les terrains se sont alors recouverts d’une végétation spécifique et exceptionnelle, basée principalement sur les bruyères et les ajoncs.

Un parcours d’interprétation d'environ deux heures a été aménagé pour faire découvrir les richesses des landes de Lessay.

Les gestionnaires

symel

Les partenaires

natura 2000

Les sites à proximité