ETANGS ET MARAIS DES SALINS DE CAMARGUE

Carte d'identité du site

Commune(s) SAINTES-MARIES-DE-LA-MER (13), ARLES (13)

Surface protégée : 19329.83 hectares

Unité littorale : CAMARGUE

Balade Balade
Monument Monument
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Unité littorale

Situé au sud-est du site Vaccarès, ce vaste ensemble de milieux naturels est situé au sud-est de l’île de Camargue dans la continuité de l’hydrosystème Vaccarès. Il s’étend sur plus de 6500 ha et comprend pour partie des milieux aquatiques et terrestres dominés par l’eau douce le long de l’ancien bras du Rhône, et pour partie de vastes ensembles lagunaires et dunaires à proximité de la mer Méditerranée, en bordure du golfe de Beauduc.

Les avancées successives des lignes de rivage ont construit sur ce site de vastes ensembles de cordons dunaires, qui ont peu à peu isolé une partie des étangs et des lagunes.

Jusqu’à l’acquisition par le Conservatoire du littoral, ces espaces étaient soit voués à l’activité agro-pastorale (élevage de taureaux, de chevaux, riziculture) soit à l’activité salicole (production de sel de mer pour l’industrie chimique et le déneigement).

Hormis sur les cordons dunaires qui occupent plus de 300 ha, l’altitude du site est très souvent proche ou en dessous du niveau de la mer. Les vastes espaces dépourvus de végétation émergente, constitués de vasières, de lagunes ainsi que d’étangs saumâtres et salés plus ou moins temporaires, couvrent plus de 80% du site.

La faune

L’avifaune est très riche avec 296 espèces inventoriées sur le site, auxquelles s’ajoutent 16 espèces recensées sur la partie maritime. Parmi celles-ci, 200 espèces d’oiseaux sont régulières et 64 sont nicheurs certains. Les grandes lagunes jouent un rôle important pour les limicoles en particulier lors des migrations prénuptiales et l’hivernage ainsi que pour l’hivernage des anatidés.

Des îlots et des vestiges de digues permettent la reproduction de populations importantes de laro-limicoles (sternes, avocettes, goélands, gravelots, chevaliers…) et d’anatidés comme le Tadorne de Belon. L’îlot du Fangassier est connu pour accueillir une colonies de flamants roses ayant réuni jusqu’à 15 000 couples, cependant la reproduction est devenue aléatoire au cours des dix dernières années.

Les grandes étendues de sansouires abritent une population importante de fauvettes à lunettes et de pipits rousselines.

Les marais du Vieux Rhône accueillent de petites populations nicheuses d’oiseaux paludicoles, incluant notamment le Blongios nain, la Talève sultane et la Lusciniole à moustaches.

Parmi les 43 espèces de mammifères inventoriées en Camargue, 31 ont été signalées sur le site. 5 espèces d’amphibiens et 11 de reptiles sont présentes. Les marais et canaux du Vieux Rhône abritent une importante population de Cistude d’Europe.

Les inventaires récents ont permis de recenser 54 espèces de poissons sur le site. Les lagunes reconnectées à la mer constituent une voie de déplacement entre le milieu marin et l’hydrosystème Vaccarès pour plusieurs espèces migratrices incluant l’Anguille européenne.

Les invertébrés sont encore peu étudiés, cependant des inventaires sont en cours pour plusieurs groupes taxonomiques. Ainsi plus de 700 espèces de lépidoptères et 34 d’orthoptères ont été recensées. Parmi les espèces remarquables peuvent être mentionnés la Diane, un papillon protégé et répandu sur le site, ainsi que le Criquet des joncs, une espèce en voie de disparition à l’échelon régional et qui est assez répandu dans les jonchaies dunaires.

La flore

540 espèces de plantes sont recensées sur le site, dont 27 sont protégées. Les massifs dunaires constituent un des enjeux de conservation majeurs et abritent un important cortège d’espèces végétales patrimoniales, incluant notamment la Crucianelle maritime, la Cutandie maritime et le Corisperme de France. Les anciens salins constituent d’autre part en Camargue, le seul site représentatif pour les bas-marais dunaires et l’un des sites les plus importants pour les steppes salées à Saladelles.

Un cortège remarquable de végétaux macrophytiques - comprenant l’Althénie filiforme, la Ruppie maritime et Lamprothamnium papulosum - est présent dans quelques mares et lagunes temporaires saumâtres.


La gestion du site est conjointement assurée par le Parc Naturel Régional de Camargue (coordonnateur), la Société Nationale de Protection de la Nature et la Tour du Valat.

Après la réalisation de diagnostics sur les volets socio-économiques, écologiques et hydrauliques, les gestionnaires ont établi en 2012 un plan de gestion simplifié afin de définir des orientations pour le site et organiser la mise en œuvre de la gestion.

Il vise notamment à renforcer le fonctionnement naturel des lagunes en restaurant des connexions hydrauliques, entre elles et avec les systèmes hydrauliques alentours. D’autres objectifs incluent le rétablissement d’une voie de déplacement pour les poissons migrateurs entre la mer et les étangs centraux de Camargue, la restauration des sansouires sur les anciens partènements salicoles et le maintien de la capacité d’accueil pour les oiseaux coloniaux nicheurs.

Pour plus d'informations en images, le reportage de Actu-Environnement ici

Par ailleurs, une attention particulière est portée à la partie littorale avec la poursuite d’une meilleure gestion des usages et de la circulation sur les plages de Beauduc.

Un enjeu très important pour le site est l’adaptation à l’érosion littorale et à l’élévation du niveau de la mer. Pour répondre à ces enjeux, les orientations visent notamment à favoriser la renaturation du littoral (non-entretien des digues en front de mer et rétablissement de la dynamique côtière favorisant la reconstitution de plages) et à constituer une zone tampon submersible sur une partie du site.

La rédaction d’un nouveau plan de gestion a été lancée en 2020 avec notamment pour objectif de mieux faire comprendre les enjeux de renaturation du site, davantage associer les usagers et les populations locales à la gestion et susciter des scénarios de développement économique compatibles avec les contraintes naturelles et réglementaires du site.

Plan de gestion ici

Au XVIIe siècle, le site n’était principalement occupé que par des postes de douane et de contrôle du trafic fluviomaritime, comme en témoignent les vestiges du Château de Tourvieille, inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques.

Puis, les bourrelets alluviaux, créés par le Rhône jusqu’en 1711, ont été favorables à l’exploitation agricole.

Au début du XIXe siècle, les domaines du Pèbre, de Tourvieille et de la Bélugue étaient essentiellement voués à l’élevage de brebis ainsi qu’à la céréaliculture (orge, avoine, seigle etc.).

En 1855, H. MERLE, nouvel acheteur de l’étang de Giraud, crée le village de Salin de Giraud en vue d’y installer une exploitation salicole. 20 ans après, la société Solvay, productrice de soude, arrive dans le but de bénéficier à faible coût du sel produit par la société MERLE et Cie.

Après la 2nde Guerre Mondiale, des changements agro-pastoraux s’opèrent : l’élevage devient majoritairement bovin et la riziculture remplace la céréaliculture.

En 2007, une nouvelle orientation de production entraîne une restructuration des salins et l’affectation de plus de 6 000 ha au Conservatoire du littoral pour un retour progressif à l’état naturel des étangs de pré-concentration du sel.

Belle randonnée sur la digue à la mer et sur d’autres digues traversant le site, permettant de rejoindre Salin de Giraud, en partant des Saintes-Maries-de-la-Mer et en passant par le Phare de la Gacholle, les étangs du Fangassier et du Galabert et la plage de Beauduc.

Point de vue exceptionnel sur la basse Camargue à partir du belvédère de Tourvieille aménagé en 2020.

Pour plus de renseignements :

Parc Naturel Régional de Camargue

Adresse : Mas du Pont de Rousty – 13200 ARLES

Tel : 04.90.97.10.40

Mail : info@parc-camargue.fr

Sites internet :

Parc Naturel Régional de Camargue

SNPN

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