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Transition entre les paysages du nord-atlantique martiniquais et ceux du sud, la presqu’île de la Caravelle jette la ciselure de ses pointes verdoyantes dans l’océan Atlantique. Sur seulement une douzaine de kilomètres, elle compose une mosaïque de paysages végétaux et littoraux. Elle doit cette richesse paysagère à sa position géographique et à la sécheresse de climat, qui l’ont relativement épargné, du moins à l’extrémité de sa pointe, du déboisement qu’a connu l’ensemble de la Martinique, à des fins sylvicoles ou agricoles (pour la canne à sucre sur ce territoire, notamment dans la Baie du Galion, au sud de la presqu’île, où elle est toujours présente). La mosaïque végétale, composée de 150 espèces végétales emblématiques de la flore des Antilles françaises, se trame ensuite dans la dentelure de ses pointes et de ses anses, différemment exposées aux courants, aux vents et au soleil. On passe ainsi de la mangrove de la baie du Trésor, aux forêts sèches et aux fourrés du phare, du parc du château Dubuc et des hauteurs du Morne Pavillon, point culminant de la presqu’île de la Caravelle. Depuis 1976, 388 hectares de la Caravelle sont classés en Réserve Naturelle et sont administrés par le Parc Naturel Régional de la Martinique.
« ..Sous les brises au chant des arbres familiers
J'ai vu les horizons où planent les frégates
Et respirer l'encens sauvage des halliers
Dans ses forêts pleines de fleurs et d'aromates
Cent fois je suis monté sur ses mornes en feu
Pour voir à l'infini la mer splendide et nue
Ainsi qu'un grand désert mouvant de sable bleu
Border la perspective immense de la vue
A l'heure où sur les pics s'allument les boucans
Un hibou miaulait au coeur de la montagne
Et j'écoutais pensif au pied des noirs volcans
L'oiseau que la chanson de la nuit accompagne.. »
1965
2020
On constate l’augmentation importante de l'urbanisation sur la côte mais aussi à l’intérieur des terres de toute la façade atlantique, au nord et au sud de la presqu’île de la Caravelle. Elle est importante à la Trinité, Tartane et au Galion, mais l’extrémité et la majeure partie de la pointe de la presqu'île en reste épargnée, grâce aux protections du Conservatoire du littoral, mais aussi de la Réserve naturelle nationale gérée par le du Parc Naturel Régional de la Martinique. Le Conservatoire protège plus de la moitié de la presqu’île de la Caravelle.
• Presqu’île de la Caravelle, une transition entre les côtes nord et sud de la façade atlantique martiniquaise.
• Formations floristiques multiples (xérophiles, mésophiles, hygrophiles), dont 150 espèces protégées, et population faunistique, avifaunistique terrestre et marine rare (par exemple, le Gorge Blanche, espèce en danger au niveau mondial, dont 75% de la population martiniquaise peuple le site de la Caravelle).
• Jusqu’au XIXe siècle, présence sur la presqu'île d'une agriculture cannière et déboisement important. Mais le climat sec et le relief l’ont relativement préservée de la poursuite de cette agriculture et de l’urbanisation.
• Développement de l'urbanisation avec un phénomène du mitage, souvent illégal.
• Fragmentation par la route N1 du site rare de la forêt marécageuse du Galion.
• 10 km de long, 1 km de large, la Réserve naturelle sur 388 hectares depuis 1976 est gérée par le PNR de Martinique. Sites inscrits, site classé, 2 sites du Conservatoire du littoral.
• Protections à consolider, bien que le Conservatoire et le PNR martiniquais protègent une grande partie de la presqu’île (Pointe Rouge et Caravelle pour le Conservatoire).
• Objectif d'étendre la protection pour la forêt marécageuse rare du Galion.
