CAPU DI FENU

Carte d'identité du site

Au nord du golfe d’Ajaccio, la silhouette puissante de Capu di Fenu avance dans la mer ses pentes vertes, comme un extraordinaire espace de nature sauvage tout proche de l’agglomération ajaccienne. Ses deux versants, l’un au nord, l’autre au sud, se rejoignent à plus de 280 mètres de hauteur, présentant des visages très différents : au sud, les collines traversées de ruisseaux intermittents descendent doucement vers le rivage, couvertes d’une végétation buissonnante qui se fait rase à l’approche du rivage, libérant la vue vers les îles Sanguinaires. Au nord, les pentes raides envahies d’un haut maquis dégringolent vers la mer et s’achèvent en falaises. Entre ces deux versants, une ligne de crête qui domine la mer jusqu’à l’extrémité de la pointe où subsiste les ruine d’une ancienne tour génoise. Le linéaire côtier de plus de 10 km alterne petites criques sableuses et formations rocheuses. Au sud-est, l’anse de Minaccia est bordée de dunes anciennes, reliques d’une époque où la mer était plus haute. Au nord-ouest, l’arrière-plage de Saliccia s’ombre d’une belle chênaie verte.

Capu di Fenu est remarquable à plus d’un titre : son ampleur, la qualité de son patrimoine naturel riche de nombreuses espèces protégées, la proximité de la ville en font un site exceptionnel.

Habitats et Flore

Des rochers littoraux où pousse le délicat silène velouté et l’érodium de Corse aux fleurs pâles nervurées de rose, de grandes étendues buissonnantes d’oléastres, des dunes bordées de tamaris africains, des pelouses sableuses à euphorbe peplis, etc. Les milieux sont bien plus variés que ne le laisse supposer l’apparente uniformité verte du paysage. Si le maquis est très présent, les milieux bien diversifiés abritent plus d’une douzaine de plantes rares et protégées parmi lesquelles le silène velouté, endémique de Corse qui figure à l’annexe II de la directive européenne « habitats ». Le maquis est diversifié : arbustif à lentisques et oliviers sauvages sur le versant sud, arborescent à chênes verts sur le versant nord, il devient de plus en impénétrable.

Au nors de la plage du Grand Capo, des essences introduites ont été largement plantés sur une dizaine d’hectares dans les années soixante et le sentier littoral passe aujourd’hui entre les pins d’Alep, pins de Monterey et eucalyptus.

Faune

La diversité des oiseaux nichant sur Capu di Fenu est à la hauteur des promesses de ce site si riche d’habitats naturels préservés. Le faucon pèlerin et le merle bleu, oiseaux rupestres, apprécient les falaises abruptes. Le milan royal privilégie le couvert forestier où il peut bâtir son nid et les milieux ouverts pour y chasser. Les fauvettes, sarde et pitchou, sillonnent le maquis bas. Martinets pâles, pigeons bisets, grands corbeaux, hirondelle des rochers complètent le tableau.

En arrière de l’anse de Minaccia, les tortues d’Hermann profitent des zones plus ouvertes entrecoupées par des ruisseaux temporaires.

Du bétail est encore présent au nord du site, sur les quelques espaces où la végétation reste ouverte avec des pelouses naturelles parcourues par des vaches et des chèvres, auxquelles se joignent des ânes en liberté.

Site Natura 2000 de Capu di Fenu

ZNIEFF de Capu di Fenu

Le site n’est pas entièrement acquis par le Conservatoire du littoral qui maîtrise la façade sud et la partie du site. Quelques cheminements y ont été aménagés. La gestion du site est assurée par la Collectivité de Corse pour l’entretien courant et la surveillance.

Si Capu di Fenu évoque aujourd’hui une nature ensauvagée, son nom rappelle qu’il n’en fut pas toujours ainsi. Fenu, en corse, c’est le foin. Deux magnifiques aires à blé et une fontaine récemment restaurées, d’anciennes bergeries et autres paillers sont les vestiges encore visibles des pratiques agricoles d’un passé pas si lointain : aux portes de la ville qu’il fallait bien nourrir, le versant sud du promontoire, bien orienté, était couvert de champs et de pâtures.

À l’extrémité du site, la tour de Capu di Fenu est aujourd’hui à moitié ruinée. Bâtie dans la seconde partie du XVIe siècle, sa position stratégique, très avancée vers l’ouest, était essentielle au dispositif de défense du golfe d’Ajaccio mis en place par les Génois pour prévenir les attaques barbaresques. Très visible sur sa pointe, la tour communiquait avec ses voisines de la Parata, Castellucciu, Pellusella…

Depuis le village de Villanova, un cheminement permet de découvrir une partie du site vers la crête en passant par une belle fontaine et deux aires de battage du blé récemment restaurées. A partir de la plage du grand Capo, un sentier en boucle permet de longer le littoral vers le nord et d’accéder à de petites criques.

Réglementation sur les terrains du Conservatoire du littoral : le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur sont interdits.

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