Paysages

GOLFE DU MORBIHAN

Côte rocheuse hérissée de pointes de la presqu’île de Rhuys qui referme le golfe, petite mer (mor bihan) intérieure dont les eaux trompeusement calmes et tranquilles sont parsemées d’autant d’îles et d’îlots, dit-on, que de jours de l’année, grandes étendues graphiques des marécages et des vasières du fond du golfe quand la mer se retire… Les paysages du golfe du Morbihan sont innombrables, archétypes d’une Bretagne qui sur son versant sud devient douce et chaleureuse après l’âpreté des rives du Finistère. Ici, au gré des heures du jour et des cheminements à terre ou en mer, les paysages [...] Lire plus

Côte rocheuse hérissée de pointes de la presqu’île de Rhuys qui referme le golfe, petite mer (mor bihan) intérieure dont les eaux trompeusement calmes et tranquilles sont parsemées d’autant d’îles et d’îlots, dit-on, que de jours de l’année, grandes étendues graphiques des marécages et des vasières du fond du golfe quand la mer se retire… Les paysages du golfe du Morbihan sont innombrables, archétypes d’une Bretagne qui sur son versant sud devient douce et chaleureuse après l’âpreté des rives du Finistère. Ici, au gré des heures du jour et des cheminements à terre ou en mer, les paysages s’enchaînent comme autant de décors de théâtre. S’y ajoute la profondeur historique et spirituelle des constructions mégalithiques, qui témoignent, installées à proximité des rivages, de la volonté très forte, dès le Néolithique, d’associer un paysage aux constructions humaines. Mais le golfe est aussi un espace d’activités agricoles, portuaires, de plaisance, de pêche, un paysage vivant, dynamique mais fragmenté, fragilisé par l’urbanisation, le tourisme et les activités de loisirs. À cette tendance connue et identifiée, s’oppose le travail de sauvegarde des espaces naturels et des paysages que mènent parallèlement le Conservatoire du littoral et ses partenaires (Département, collectivités, réserve naturelle nationale), à travers notamment le parc naturel régional du golfe du Morbihan.

Regards d'artistes

Henry de Waroquier, L'île d'Arz vue de l'Ile aux Moines, 1910
Musée des Beaux Arts de Rennes
« Je me suis étendu sur la baie : des eaux presque mortes, blondes, parsemées d’îles et d’ilots, une bouée rouge, quelques voiles ; très loin, dans le bleu de la transparence, la rive d’Aramon et son clocher qui tient lieu d’amer aux aventuriers du golfe. C’était un mode clos et doux, le plus doux que l’on put rêver ; je me disais d’abord : « Ce ne peut être pour moi, cette douceur : j’en ai perdu l’usage, à supposer que je ne l’aie jamais eue. » Puis, peu à peu, je me suis laissé gagner par ces choses ; je les voyais et les sentais tous ensemble ; je les nommais et leur nom n’était pas [...] Lire plus

« Je me suis étendu sur la baie : des eaux presque mortes, blondes, parsemées d’îles et d’ilots, une bouée rouge, quelques voiles ; très loin, dans le bleu de la transparence, la rive d’Aramon et son clocher qui tient lieu d’amer aux aventuriers du golfe. C’était un mode clos et doux, le plus doux que l’on put rêver ; je me disais d’abord : « Ce ne peut être pour moi, cette douceur : j’en ai perdu l’usage, à supposer que je ne l’aie jamais eue. » Puis, peu à peu, je me suis laissé gagner par ces choses ; je les voyais et les sentais tous ensemble ; je les nommais et leur nom n’était pas tellement différent du mien ; je m’éveillais à un détail : telle nuance de l’eau, le tracé sous-marin d’un poisson, une odeur de vase ou de varech, une ombre, ce lointain grondement qui ne pouvait annoncer un orage, bien que l’air fût lourd, mais qui venait m’avertir de goûter l‘instant […]
… je suis resté devant le golfe laiteux, regardant parfois ces îles dont chacune avait sa forme et sa végétation, chacune une vie que l’on pouvait partager – par exemple, près d’Arz, cet îlot rocheux avec ses trois pins : l’un pour les pures résolutions de l’aube, le second pour midi, le chat et la sieste, le dernier, plus ample, pour l’examen de conscience au crépuscule. J’aurais pu m’y faire mener en barque, y passer une heure ou un jour : à quoi bon ? Je les connaissais mieux de ma rive, j’en jouissais mieux dans le refus.
L’île aux Moines a la forme d’un nageur qui étend les bras et s’abandonne à l’immobilité. Faisons comme elle : le courant viendra assez tôt, dont l’appréhension donne à cette minute tout son prix. »

Marcel Arland, La nuit et les sources, Je vous écris, Gallimard, 1968

Evolution de l'urbanisation

du golfe du Morbihan
1965 1965
2014 2014

L’urbanisation intense liée à une forte croissance résidentielle provoque la fragilisation des milieux naturels de plus en plus morcelés. Mais d’autres facteurs fragilisent aussi les paysages du golfe : surfréquentation du littoral et de la mer par les activités de plaisance qui côtoient celles liées à la pêche et à la conchyliculture ; montée programmée du niveau des eaux du golfe, conséquence du réchauffement climatique.

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Carte des paysages

  • Picto Pano paysage

    • Une petite mer intérieure de 40 km de large dans une unité littorale s’étendant de Carnac à l’ouest, à la rade de Penerf, à l’est

    • Une baie parsemée d’îles et d’îlots, formée au quaternaire et dont le faciès actuel date du Néolithique

    • Une alternance de paysages de plages, de marais dans l’arrière-pays, et de pointes rocheuses sur la presqu’île de Rhuys

    • Un patrimoine culturel et historique exceptionnel (mégalithes)

    • Un réseau hydrographique dense (le Vincin, rivières d’Auray, de Crac’h et de Noyalo) bordées de landes et de boisements

  • Picto Pano menace

    • Une forte pression de l’urbanisation et du tourisme

  • Picto Pano protection

    • Des paysages et des milieux très protégés (3 sites classés et 4 sites inscrits au titre de la loi de 1930, 14 espaces naturels acquis par le Conservatoire du littoral surtout dans des milieux de marais) ou qui font l’objet d’une grande attention (Parc naturel régional du Golfe du Morbihan)

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Séquences paysages